MAGAZINE D'INFORMATION

Oeuvres de ROADSWORTH (depuis 2004)
Canada (Montreal)

Photo
© roadsworth

Photo : 2 3

Réalisées à l’aide de pochoirs et de peinture en bombe, les œuvres de Roadsworth modifient le regard que l’on pose sur le bitume qui recouvre les espaces urbains. L’artiste interrompt le quotidien des passants par des œuvres ludiques qui transforment la surface de la route, ses lignes et ses formes en surface bidimensionnelle de représentation. En faisant intervenir des fermetures éclair, des hiboux, des barbelés et des commutateurs là où on s’y attend le moins, Roadsworth provoque un étonnement qui peut nous permettre de repenser l’espace qui nous entoure et les codes qui en régissent les usages.

Roadsworth est d’abord intervenu illégalement dans la ville. Il réalisait ses œuvres en vitesse une fois la nuit tombée, au grand étonnement des passants qui le lendemain les trouvaient sur leur chemin. Ses interventions voulaient contester, par le biais du symbole de la route, la logique capitaliste, l’individualisme et le manque de sensibilité à l’égard de la cause environnementale. C’est ce que défendait alors l’artiste : « J’étais interpellé par le désir de mettre un frein au regard impassible et linaire des automobilistes et de donner aux piétons un moment de réflexion. Le manque d’humour du langage de la route, sans oublier cette soumission absurde à la route et à la “culture de l’automobile” en général, étaient alors les cibles toutes désignées de mes satires. »
C’est son succès auprès des citoyens montréalais qui lui a finalement permis d’agir en toute légalité par le biais de commandes d’organismes, le plus souvent dans le contexte de grands événements sociaux ou culturels. Le processus formel de réalisation des œuvres prend maintenant davantage d’importance. C’est le plaisir procuré par l’humour, le ludique et l’inattendu de cette forme d’art qui prime désormais, sans pour autant que soit congédié tout sens politique de l’œuvre.


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Roadsworth’s works, produced with stencils and spray paint, alter how we look at the asphalt that covers city streets. The artist’s playful works interrupt the everyday life of people, transforming the road’s surface, its lines and forms, with two-dimensional representations. By creating images of zippers, owls, barbwire fencing, and switches and so on where we least expect them, Roadsworth evokes surprise and incites us to think about the space that surrounds us and the codes that regulate its use.

Roadsworth initially intervened illegally in the city. He produced his work quickly at night and greatly amazed the public who found them on their street the next day. Using road symbols, his interventions are meant to challenge capitalist reasoning, individualism and lack of concern for the environment. The artist stated: “I was provoked by a desire to jolt the driver from his impassive and linear gaze and give the more slow-moving pedestrian pause for reflection. The humourlessness of the language of the road not to mention what I consider an absurd reverence for the road and ‘car culture’ in general made for an easy form of satire.”

His success with Montrealers finally enabled him to intervene legally with commissions from various organizations, which very often are produced for large social and cultural events. The formal process of creating these works now takes on more significance. The pleasure one gets from the humour, playfulness and unexpected in this kind of art is now the dominant feature; however, the work still has political content.

http://www.roadsworth.com


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