Miguel CHEVALIER


France (Cergy Pontoise)

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© miguel chevalier

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L'ambition de cette session est de porter une attention sur les "portes" de la ville en tant que tissu urbain complexe au-delà des limites administratives et des risques naturels liés aux crues, en posant notamment la question de l'entrée de la Seine dans Paris. Cette session permet d'explorer la relation centre/faubourgs, en prenant en compte l'urbanisation continue entre Paris et sa périphérie, entrecoupée de multiples infrastructures dont le boulevard périphérique et, au-delà du périphérique, tout l'espace de la vallée, jusqu'au "verrou" géographique de Villeneuve-Saint-Georges.


Artiste en résidence : Miguel CHEVALIER

L'artiste propose de créer ou de valoriser des points de repère des signes forts, et une identité de la petite à la grande échelle. C'est certainement une façon de recréer des sources d'imaginaire: les passerelles-aux-câbles et la passerelle-de-fer sur le fleuve, les cheminées EDF…
Dans la Ville, nous retrouvons ces géométries sensibles de croissance, de prolifération et/ou d'usure. Mais souvent ce sont celles de la prolifération qui sont à l'œuvre dans notre métropole et en particulier à la Confluence Seine-Marne.



Programme-territoire-thème

Mes réflexions à l’occasion de cette session sont les suivantes.
Il me semble important de donner à la Seine amont une identité forte en utilisant plusieurs éléments symboliques dans le paysage urbain qui seraient visibles de très loin. Je pense à la confluence de la Seine et de la Marne, actuellement mal identifiée. Il faudrait créer un signe fort à l’endroit de cette rencontre des deux rivières : un élément tel un jet d’eau de très grande hauteur (150m ?), visible de très loin. Ce « geyser » permettrait d’identifier depuis Paris l’idée de la confluence. Il serait visible depuis le périphérique et l’autoroute de l’ouest. Pour des événements tels le festival de l’Eau, on pourrait également imaginer des structures gonflables comme une déesse de l’eau ?
Différentes interventions sur les cheminées des usines de retraitement pourraient être mises en valeur de jour et de nuit, par la coloration de vapeur de fumée ? Des projections d’images et de Leds lumineuses comme ceux de la tour Eiffel pourraient la nuit créer des effets cinétiques le long des berges, sur et sous les ponts.
Enfin pour attirer des Parisiens à vivre l’expérience de l’eau en Seine et Marne avec une vision sur la confluence de la Seine et de la Marne et sur Paris, l’idée serait de réaménager le pont/passerelle en béton existant en créant un pont habité style « Rialto ». Un nouveau concept de pont qui permettrait de relancer et de moderniser l’idée de guinguettes avec des restaurants conviviaux type "Tapas", semblables à des boites de couleurs, ouverts à la nouvelle génération d’étudiants qui s’installeront autour des anciens Moulins de Paris. Ces petits restaurants permettraient à la fois de relier les habitants de Charenton, de Maisons Alfort et d ’Ivry-sur-Seine. Ce pont est facile d’accès en métro et RER, de même qu’en voiture. Il y a la possibilité de créer sans grandes difficultés des parkings. Ces restaurants redynamiseraient l'ensemble de la zone
.(Miguel Chevalier, 2003)

Illustration : Miguel Chevalier, "Habiter les réseaux" (2000). Palais des Congrès, Porte Maillot. Paris (France)
"Habiter les réseaux" est une installation fixe et animée en permanence par 24 500 afficheurs de leds rouge, en relation directe avec l'univers des flux de personnes qui rentrent et sortent du bâtiment. Cette œuvre de 15 m par 8 m en films holographiques est symbolique de l'univers des flux, de la notion d'échange et propose une nouvelle vision du global et du local à partir des réseaux informatiques.
En outre, treize journaux électroniques permettent de diffuser la liste des différentes villes du monde avec lesquelles le palais des Congrès est relié.
Architecte Christian de Portzamparc

Matériel disponible:
Texte du cahier de session.
Images


Biographie
Né en 1959 à Mexico (Mexique), Miguel Chevalier est un artiste français. Depuis 1978, il utilise l’informatique comme moyen d’expression dans le champ des arts plastiques. Il s’est imposé internationalement comme l’un des pionniers de l’art virtuel et du numérique. Son travail aborde la question de l'immatérialité dans l'art, les logiques induites par l'ordinateur, tels que l'hybridation, la générativité, l'interactivité et la mise en réseau. Il articule son travail autour de thématiques récurrentes telles que l'observation des flux et des réseaux qui organisent notre société ou encore la relation entre nature et artifice. Il réalise le plus souvent des installations temporaires mais a également produit des œuvres permanentes dans l’espace public urbain dont Seconde Nature, créée en 2010. Cette dernière est une création réalisée en collaboration avec l'architecte-designer Charles Bové, pour la place d'Arvieux à Marseille. C'est une œuvre qui allie réel et virtuel. Elle est composée d'une sculpture de 18m de haut qui rappelle la forme des coquillages. Lorsque la nuit tombe, un jardin virtuel génératif monumental de 28m x 14m est projeté sur la façade du bâtiment. Il est inspiré de la flore méditerranéenne et évolue selon les saisons. Ces plantes virtuelles sont autonomes, elles naissent aléatoirement, s'épanouissent et meurent. Au passage des visiteurs dans l’espace de la sculpture, les plantes s’animent, se courbent et tournent sur elles-mêmes créant ainsi un lien interactif avec les passants en fonction de leurs déplacements. Des capteurs de présence permettent en effet de réagir aux mouvements.
Par le biais des nouvelles technologies une dimension magique, onirique, spectaculaire et ludique se dégage des œuvres de Miguel Chevalier qui attise et perturbe notre perception.

Miguel Chevalier
1 Impasse Prudhon
94200 Ivry-sur-Seine (France)

contact@miguel-chevalier.com
http://www.miguel-chevalier.com

http://www.miguel-chevalier.com


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Dossier réalisé par art-public.com