ARTISTES-ATELIERS

Cette étude rend accessible et visible la production libre des artistes dans le cadre des Ateliers internationaux franciliens qui se sont déroulés depuis 1986. En l’occurrence il s’agit de 57 productions lors de 30 sessions où les artistes plasticiens créateurs du paysage urbain prennent pleinement part, avec les acteurs et les participants, à l’élaboration de projets sur des territoires choisis en Île-de-France.

L’intérêt et la qualité de cette matière nous suggèrent de développer un faisceau d’actions qui va de la création de ce site d’archivage à la publication d’un livre en passant par la réalisation d’événement autour d’échanges, de conférences et d'expositions.

Cette mission est réalisée sous l'égide des Ateliers dans le cadre d'une convention avec le Service des arts plastiques de la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France.

(c) Dessin de Bertrand Warnier, "Révéler et mettre en œuvre le paysage des métropoles - session Ateliers 2012





SESSION 1986 : L’urbanisme des maisons individuelles : maisons en ville. Cergy-Le Haut/Courdimanche.
Session sur un thème que n’aiment pas les architectes, une réflexion sur l’habitat individuel « haut de gamme » et sa composition à l’échelle d’un nouveau quartier de la ville nouvelle de Cergy. Cet atelier était une manière de réhabiliter ce type d’habitat, en écho au mot de Le Corbusier arrivant à Londres pour donner une conférence : « Que voulez-vous que je vous dise ? Vous faites des maisons tellement charmantes. »

Des sentes vernaculaires comme ancrage jusqu’à l’application d’une constellation d’étoiles, cette rencontre du territoire et d’un fragment de carte du ciel détermine une composition urbaine structurée et ouvre un imaginaire collectif pour la création d’un paysage.


1987 CERGY-PONTOISE : L'urbanisme des zones d'activités

1988 CERGY-PONTOISE: Loisirs et culture en ville

SESSION 1989 : Cergy Pontoise - un nouveau quartier en ville - les plateaux d’Osny
Aire d’étude d’environ 800 hectares, plateau agricole situé entre une ville ancienne, un cours d’eau et un aérodrome devant évoluer en aéroport de la ville nouvelle. L’objectif était de chercher une organisation paysagère de ce plateau s’intégrant au parti global de la Ville Nouvelle et donnant l’image d’une « porte de ville ».

Marino di Teana conçoit la ville comme une sculpture. Considérant que l’utopie est une réalité, il inscrit le processus de création d’une ville nouvelle à l'échelle du territoire géographique et sur une trame de 500 kms sur terre comme sous les mers. Les rapports entre volume et espace sont primordiaux, comme ceux du silence et des notes en musique. Les deux maquettes présentées par l’artiste en sont l’expression. Même si celles-ci ne sont pas situées l’artiste propose, pour ce quartier de ville, une accroche à la falaise de la boucle de l’Oise afin de donner un caractère plus vivant à ce paysage-sculpture.

Le nouveau quartier est un village dans la ville. Les contrastes entre architecture rurale, nature et agriculture vont accentuer la diversité formelle du paysage urbain.
Nissim Merkado, dans sa volonté novatrice de recueillir les eaux pluviales du site, définit la continuité de ce nouveau territoire par une perception intégrée dans la nature des programmes culturels : un musée en plein air, une scène/carrefour d’eau suspendue au-dessus d’un bassin, et un bras d’eau aménagé en parc urbain.


SESSION 1990: Les grands aménagements urbains Roissy: vers un nouveau pôle urbain
Réflexion sur les perspectives d’évolution urbaine aux abords de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Examen des atouts et des potentialités, mesure des inconvénients et contraintes d’un tel développement et imagination des contours des évolutions futures. Ces travaux ont contribué à faire apparaître les grandes limites entre zones urbaines et zones rurales.

Olivier Agid propose la mise en orbite d’une étoile artificielle et un Monument associé au lancement intersidéral qui sont une anticipation pour comprendre l'évolution de ce grand équipement aéroportuaire, déjà hors d'échelle, pour ce territoire de la Plaine de France. Aujourd’hui cette mise à distance, face à l'ampleur des aménagements du projet de Grand Paris et leurs incidences sur le paysage métropolitain, est toujours d’actualité.


SESSION 1991: La ville et l’eau
L’Oise est l’élément central de la ville qui s’enroule autour de son méandre. Mais comment la ville nouvelle peut-elle « prendre possession » et accéder à la rivière quand les villages anciens constituent une barrière bâtie hermétique ? Comment imaginer de nouvelles percées ? Comment faire que la rivière crée un lien plus fort entre les villages, l’urbanisation récente et le cadre naturel ? Comment utiliser les vastes espaces non aménagés sur les berges de l’Oise ?

Face au caractère fragmenté de ce territoire, le travail collectif des Ateliers animé par Helen et Newton Harrison projette un couloir de la biodiversité comme critique et résolution des logiques de développement urbain. L’itinéraire se déroule depuis une Forêt près d'Élancourt, descend la colline de Cergy, traverse la rivière Oise au niveau de la boucle, empreinte des terres agricoles et la voie ferrée désaffectée, découvre des villages vernaculaires noyés dans de "faux villages modernes" et pour finir retraverse la rivière vers Pontoise. Une première artialisation pour créer un nouveau paysage.


1992 CERGY-PONTOISE : La nouvelle échelle de composition urbaine

1993 CERGY-PONTOISE : l'urbanisme de séparation des circulations

1994 CERGY-PONTOISE : La ville et la nature : le grand axe de la Défense – prolongement vers l’ouest
Thème au cœur des débats sur l’évolution de la ville, de sa fonction, de ses formes, de sa capacité de séduire les citadins, partagés entre le besoin d’être en ville, et de ne pas y être. Réflexion sur les problèmes d’échelle, l’histoire et la modernité, la monumentalité à l’échelle d’un grand paysage.

La démolition d’une première Tour à La Défense oriente Krijn Giezen vers une utopie créatrice dans la conciliation des contraires Construction/Destruction. Les matériaux récupérés au cours de la démolition serviraient à guérir les plaies infligées au territoire en leur donnant un lieu de repos dans les carrières abandonnées, situées dans les boucles de la Seine et dans le prolongement de l’Axe Magistral, d’où les matériaux sont issus. L’artiste transforme le thème de la session « La ville et la nature » en « ville retour nature ».


1995 CERGY PONTOISE : Les centres urbains

SESSION 1996 : La ville et ses lisères
La coupure verte entre Cergy-Pontoise et la vallée de Montmorency
Les lisières des villes voient souvent se côtoyer zones urbanisées, espaces naturels et grands axes de transport. Le cas de la frange sud-est de Cergy-Pontoise, à l'articulation de la ceinture verte francilienne (forêts de Saint-Germain et de Montmorency) et de la future autoroute A184, est à ce titre particulièrement révélateur. Comment concilier ces milieux par nature conflictuels, et qui s'étendent sur plusieurs communes ? Comment intégrer les infrastructures routières (la future A184) Comment valoriser la ceinture verte ? Comment traiter les portes de l'agglomération ?


SESSION 1997: Les extensions d'une petite ville Magny-en-Vexin et Méry-sur-Oise

Atelier prenant comme sujet deux petites villes d'Île-de-France qui connaissent une forte pression urbaine: Magny-en-Vexin, au coeur du parc naturel régional du Vexin, région agricole, et Méry-sur-Oise, sous l'influence immédiate de Cergy-Pontoise. Quelles peuvent être aujourd'hui les spécificités et l'identité de ces petites villes étroitement dépendantes des grandes agglomérations voisines? Comment organiser et structurer leurs extensions prévues dans le schéma directeur général?

Dominique Bailly exprime les lignes de forces de son projet de paysage directement sur de grands tirages photographiques. Une pédagogie du projet, claire et efficace, qui crée et mobilise cet entre-deux Paysage-Territoire.


SESSION 1998 : Les sorties de ville
CD915 à Osny et l'autoroute A15 et la RN14 à Puiseux-Pontoise. Les exemples ne manquent pas de carrefours routiers et de longs itinéraires bordés de constructions très économiques derrière des enseignes volumineuses et très éclairées. Dans la ville de Cergy-Pontoise, un secteur est en train de se modifier pour accueillir ce type d'activités le long de la RN14 à partir d'Herblay. La nécessité de prendre en compte cette "fonction" de la ville est une évidence. Quelles propositions capables de donner à ces endroits une véritable image urbaine attractive peut-on imaginer ?


1999 CERGY-PONTOISE: Artères urbaines et vie locale

2000 CERGY-PONTOISE: Centre ancien et centralités

SESSION 2001 : Les effets durables de l'éphémère – Projet d’exposition internationale sur l’image en 2004
Les effets durables de l’éphémère tel est le titre de la dix-neuvième session des Ateliers d’Eté de Cergy-Pontoise en 2001. Le site choisi : l’Aire des Vents à Dugny est proche du Bourget où devrait se tenir en 2004 l’Exposition Internationale sur l’Image.


2002 CERGY-PONTOISE : De la ville nouvelle à la ville.

SESSION 2003: La confluence Seine et Marne, une nouvelle porte pour la métropole parisienne
L'ambition de cette session était de porter une attention sur les "portes" de la ville en tant que tissu urbain complexe au-delà des limites administratives et des risques naturels liés aux crues, en posant notamment la question de l'entrée de la Seine dans Paris. Cette session permet d'explorer la relation centre/faubourgs, en prenant en compte l'urbanisation continue entre Paris et sa périphérie, entrecoupée de multiples infrastructures dont le boulevard périphérique et, au-delà du périphérique, tout l'espace de la vallée, jusqu'au "verrou" géographique de Villeneuve-Saint-Georges.


SESSION 2004 : La polycentralité dans les agglomérations, Cergy-Pontoise et le Mantois
Dans l'Ouest, et le Nord-Ouest, les villes nouvelles initialement programmées étaient celles de Cergy-Pontoise et de Mantes "Sud". Cette dernière ne s'est pas concrétisée par des mesures comparables à celles des villes nouvelles. Toutefois le développement de cette région s'est fait "malgré tout" et sans volonté de créer une centralité puissante et équilibrée. Quelles complémentarités ou quelles concurrences entre ces sites du Mantois et de Cergy-Pontoise?
Dans cette vision de l'aménagement entre pôles le périmètre intéressé devient très large en incorporant un tissu urbain "peu contrôlé", des zones de forêts, un parc naturel régional et des pôles majeurs comme ceux de Mantes, de Cergy-Pontoise et de La Défense. Comment prendre des dispositions adaptées à l'identité de chacun des lieux concernés?


SESSION 2005: Aménagement et identité d'un territoire métropolitain de haute compétitivité scientifique: le plateau de Saclay-Saint-Quentin-en-Yvelines
Les développements du plateau de Saclay / Saint-Quentin-en-Yvelines en font au début du XXIème siècle un carrefour de la matière grise, un centre d'envergure européenne, une des "étoiles" de la recherche du "village planétaire" avec tous les réseaux de communication que cela nécessite.
Mais ce territoire qui communique avec le reste du monde n'a pas pris la mesure d'un enjeu capital: celui de l'urbain. Un lieu de pouvoir scientifique doit également être un lieu d'une exceptionnelle qualité. Le plateau de Saclay a-t-il la capacité à devenir un lieu de rencontre entre le local et le global, et l'urbain et le rural?


2006 CERGY-PONTOISE: Renouvellement urbain, densification et intégration métropolitaine dans la boucle nord de la Seine

2007 CERGY-PONTOISE: Vers une Aéropolis ?

2008 CERGY-PONTOISE: Revisiter les grandes infrastructures en milieu urbain: le cas de la traversée de Cergy-Pontoise

2009 CERGY-PONTOISE: Le fleuve, avenir d'un territoire, La Confluence Seine-Oise

SESSION 2010 : L’interface urbain/rural des grandes métropoles
Cas d'application à l'est du Grand Paris. L'espace des métropoles, dans le passé récent, a été particulièrement sollicité sur ses franges par la périurbanisation et les implantations d'équipements, provoquant une fragmentation du territoire agricole et sa fragilisation. L'atelier propose de reconsidérer le rôle et la forme de ces espaces qui absorbent le développement urbain en les associant pleinement à la vision d'avenir d'une métropole durable. Les équipes feront notamment des propositions pour faciliter le fonctionnement de l'activité agricole et élargir, dans la couronne urbaine, la palette des projets possibles pour garder des espaces ouverts, souvent privés, qui remplissent des rôles d'intérêt collectif.


2011 CERGY-PONTOISE: La Défense 2050, au-delà de la forme

2012 CERGY-PONTOISE: Révéler et mettre en scène le paysage des métropoles
La ville a changé de structure et de dimension. Les grandes métropoles se construisent à distance de leurs centres historiques comme une juxtaposition de poches urbaines et d'infrastructures qui s'étendent sur les territoires périphériques. En résulte un assemblage de formes et une silhouette globale qui souvent n'ont pas été anticipés et pourtant constituent le paysage quotidien de millions d'habitants. L'ambition de l'atelier est d'identifier les actions et décisions à prendre aujourd'hui pour sculpter une silhouette caractéristique de la métropole parisienne de demain, basée sur la géographie de la région, vecteur d'attractivité et de citoyenneté partagée.


2013 CERGY-PONTOISE : REPLAY - La plaine de Pierrelaye-Bessancourt
Le site d’envergure de la Plaine de Pierrelaye-Bessancourt a été utilisé pendant plus d'un siècle comme territoire d’épandage des eaux usées de la Ville de Paris. Aujourd’hui, face à la pollution extrême de ces "boues" qui interdit depuis seulement une décennie l'exploitation du maraîchage jadis renommé de cette plaine et, dans le cadre du Grand Paris, les Élus portent pour ce territoire un projet de création d’une forêt contemporaine, qui demeurerait un espace ouvert en prenant en compte les enjeux énergétiques: quels usages pour cette nouvelle forêt métropolitaine ; quel équilibre économique pour cet espace récréatif ; quels loisirs y développer ; peut-elle transformer l’image de la Plaine ?


2014 CERGY-PONTOISE : Territorialiser la transition énergétique, écologique, urbaine et rurale : le sud francilien comme laboratoire.
Les changements à engager sont importants, touchent aux sujets les plus divers – l’alimentation, la consommation, la production d’énergie – et interrogent l’évolution de nos villes. Comment un grand territoire, le sud de la région Île-de-France, structuré par l’énergie fossile, peut inventer et mettre en œuvre sa propre transition.


2015 CERGY-PONTOISE : Une ville de la connaissance et de l’innovation à l’ouest du Grand Paris
Cet atelier s’intéresse aux caractéristiques des territoires de la connaissance et de l’innovation et aux relations vertueuses qui peuvent naître entre développement économique, activité universitaire et de recherche et développement territorial. Quel est le rôle des deux premiers dans le développement d’un territoire ? Quelles nouvelles manières d’étudier, d’enseigner, de travailler, de produire et d’habiter pouvons nous inventer sur un territoire ? Quelles traductions spatiales et architecturales ces nouvelles pratiques engendrent-elles ?



Dossier réalisé par art-public.com