Simone DECKER

© simone decker

Photo : 1 2 3 4 5 6

Les développements du plateau de Saclay / Saint-Quentin-en-Yvelines en font au début du XXIème siècle un carrefour de la matière grise, un centre d'envergure européenne, une des "étoiles" de la recherche du "village planétaire" avec tous les réseaux de communication que cela nécessite.
Mais ce territoire qui communique avec le reste du monde n'a pas pris la mesure d'un enjeu capital: celui de l'urbain. Un lieu de pouvoir scientifique doit également être un lieu d'une exceptionnelle qualité. Le plateau de Saclay a t-il la capacité à devenir un lieu de rencontre entre le local et le global, et l'urbain et le rural?


Artiste en résidence : Simone DECKER

Simone Decker propose des instruments à voir le territoire de la Ville Nouvelle pour le transformer en paysage comme ces images kaléidoscopiques In Situ qui expriment le caractère fragmenté des paysages urbains; ou cette photographie d’emballage en plastique transparent qui agit sur ce territoire monotone d’une agriculture industrielle et le transforme en une belle image de paysage pour palier au déni du tissage social.


Programme-territoire-thème

Ma première réaction face à l’abondance des données était la volonté de réaliser des images qui puissent avoir une fonction d’instruments « à voir », des propositions de représenter un objet-signe quasi invisible mais pourtant très présent, inséré dans le paysage du territoire en question. J’avais le sentiment qu’il fallait chercher un élément-charnière pouvant rassembler différents aspects comme : nature, haute technologie, architecture et implication sociale, afin de déclencher la recherche d’une identité commune pour la région.
Dans les photos que j’ai faites sur place, je propose un changement de point de vue en combinant des échelles très différentes. Je voudrais inciter à remettre en cause nos habitudes de regarder et notre façon d’envisager l’espace.
Ainsi un petit emballage en cellophane (photo 1) devenant objet géant, sculpture monumentale, bâtiment, mais avant tout l’image d’une présence non encombrante, sans gravité, telle une portion d’air. Je l’ai placé au milieu même du territoire. Il occupe donc une place centrale, mais son propre centre est encore vide. Contrairement à un enclos, cette membrane fine et transparente peut avoir une fonction de représentation, tel un lieu ouvert, être rempli de sens.
La deuxième série d’images (photos 2,3,4,5,6) est un clin d’œil, une remise en question de cette volonté de fragmentation des territoires, car je suis persuadée que cette dernière n’aboutit qu’à un patchwork et non à un tissage social. (Simone Decker)

Matériel disponible
Texte et images du Cahier de Session


Biographie

Simone Decker est née en 1968 à Esch-sur-Alzette au Luxembourg. L’artiste a été identifiée notamment pour son travail à la Biennale de Venise de 1999. Elle a réalisé depuis de nombreuses installations temporaires mais aussi quelques œuvres permanentes au titre de la commande publique.
Ses œuvres sont réalisées dans un contexte architectural, elle construit son image avec un objet et le lieu, ses travaux sont réalisés dans le lieu, mais surtout avec le lieu. Simone Decker travaille in situ, ce qui signifie que le lieu investi par l’artiste, et l’œuvre, se confondent. Ses modalités d’intervention sur l’espace sont variées. Dans sa démarche artistique, elle joue avec l’espace, crée une mise en scène, choisit un point de vue afin de mettre en place un trompe l’œil qui interroge le spectateur et renouvelle sa perception. Quoique tout soit une question de point de vue, au sens figuré comme au sens propre, l’art de Simone Decker est avant tout affaire d’illusion et de simulacre.

Contact:
simonedecker@t-online.de
http://www.simonedecker.com

http://www.simonedecker.com