Marcelline DELBECQ (1977-) et Stéphane THIDET (1974-)


France (Cergy Pontoise)

Photo
© Delbecq-Thidet

Le site d’envergure de la Plaine de Pierrelaye - Bessancourt a été utilisé pendant plus d'un siècle comme territoire d’épandage des eaux usées de la Ville de Paris. Aujourd’hui, face à la pollution extrême de ces "boues" qui interdit depuis seulement une décennie l'exploitation du maraîchage jadis renommé de cette plaine et, dans le cadre du Grand Paris, les Élus portent pour ce territoire un projet de création d’une forêt contemporaine, qui demeurerait un espace ouvert en prenant en compte les enjeux énergétiques: quels usages pour cette nouvelle forêt métropolitaine ; quel équilibre économique pour cet espace récréatif ; quels loisirs y développer ; peut-elle transformer l’image de la Plaine ?

Artistes en résidence : Marcelline DELBECQ et Stéphane THIDET

Les deux artistes réalisent une mise en art par une récolte d'objets banals ramassé sur ce territoire abandonné du plateau de Pierrelaye, puis une mise en récit faisant ainsi paysage recentrant justement le sujet sur la prégnance de cet entre-deux toujours délaissé.


Programme-territoire-thème

CE QUI RESTE

Contrairement à beaucoup d’autres, la collection ne s’est pas constituée au fil du temps.
Loin de là.
Fruit d’un glanage entre méticulosité et urgence, elle a patiemment attendu un jour de septembre pour être mise en lumière.
D’ailleurs, elle aurait pu ne jamais exister. Par essence, le détail est ce qui manque toujours d’échapper au regard.
Mais à collecte improbable, Wunderkammer pour délaissées.
Les détails se suivent, analogues, mutiques, pesants, légers, sans ordre de grandeur, témoins d’une absence de classification. Ils constituent un répertoire dont la contemporanéité est sur le point de devenir archaïque.
Privés de leur fonction, ces objets ont été empruntés à une terre à laquelle ils n’auraient jamais du appartenir. Fragments affleurant, subtilisés aux métaux bien plus insidieusement enfouis.
En prélevant des formes éparses, on peut oublier de s’attarder sur leur trace. Le vide laissé à leur place n’en est pourtant pas tout à fait un ; discrète, l’empreinte est toujours le double de la matrice, sa persistance rétinienne.
Et que dit-elle de l’objet ?
Que dit l’objet de son empreinte ?
Dans la trace laissée, souvent vouée à disparaître, l’empreinte livre des strates d’histoire, de temps, d’oubli. Les révèle en les superposant.
Les annule.
Aucune trace sur le papier lisse qui sert de fond. Ni estampillage, ni marquage au fer blanc. Pourtant bobines, cercles, sillons, anneaux, cerceaux, pink, coca-cola, philippe chatel, oignons France, thon, confiance alors fin d’été ont à leur manière oblitéré, sans autre passé que le leur, une terre dont l’histoire est à refaire.
La collection ne s’est pas constituée au fil du temps. Loin de là.
Fruit d’un glanage entre méticulosité et urgence, elle a patiemment attendu un jour de septembre pour être mise en lumière.
(Marcelline Delbecq et Stéphane Thidet)

Matériel disponible
Lecture sur vidéo de la récolte d'objets improbables
En oubliant ce qui reste.


Biographie Marcelline Delbecq
Marcelline Delbecq est née à Evreux (France) en 1977. Elle a fait des études de photographie, d'art et de critique d'art aux États-Unis de 1995 à 1997, puis aux Beaux-Arts de Caen de 1997 à 2002 et un DESS Arts de l’exposition à l’Université Paris X - Nanterre (2002-2003) suivi d’une résidence au Palais de Tokyo en 2004-2005.
La pratique de Marcelline Delbecq s'est peu à peu éloignée de l'image en tant que telle pour se concentrer sur la potentialité cinématographique, voire photographique, de l'écriture. Son utilisation du récit et de la voix, a élaboré un univers narratif mis en mots pour convoquer un ensemble d’images mentales oscillant entre documentaire et fiction, passé et présent. Dans ses installations sonores, publications et lectures en public, les mots mettent en jeux la question du regard en devenant à leur propre tour des images.

Contact:
Marcelline Delbecq - marcelline@me.com
http://www.marcellinedelbecq.net/



Biographie Stéphane Thidet
Né le 20 mai 1974 à Paris, Stéphane Thidet est diplômé de l'École Supérieure des Beaux-Arts de Rouen en 1996 et de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2002. Il a également étudié à la Koninklijke Academie van Beeldende Kunsten à La Haye, ainsi qu'à la Cooper Union School à New York.
Le travail de Stéphane Thidet tient à la fois de la sculpture et de l’installation. Il crée des univers où s’opèrent des décalages, des pas de côté. Les choses et les situations se soustraient à un usage habituel au profit d’une réalité hybride qui installe un jeu de lectures croisées. Ses œuvres mettent en scène sa vision de la réalité imprégnée de fiction et de poésie.

Contact :
Stéphane Thidet - stephane.thidet@gmail.com
http://www.stephanethidet.com/


https://vimeo.com/212553972


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Dossier réalisé par art-public.com